Rencontrer Samuel Durand, c’est plonger dans l’avenir du travail. Expert passionné par les transformations du monde professionnel, Samuel a exploré, documenté et partagé ses découvertes sur comment nous travaillons, et surtout, comment nous pourrions travailler demain. À travers ses documentaires, articles et conférences, il nous invite à repenser nos méthodes de travail et nos environnements professionnels.
Samuel nous a fait l’honneur de répondre à nos questions, nous offrant un aperçu privilégié de ses visions sur le travail de demain.
C’est avec beaucoup d’intérêt que nous avons eu l’occasion de discuter avec lui pour Capsule Media.
Samuel, pourriez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui caractérise votre métier aujourd’hui ?
Depuis cinq ans, j’explore les transformations du travail. Mon aventure a débuté par une learning expedition de six mois durant laquelle j’ai rencontré des pionniers dans le domaine du management, de l’organisation du travail, j’ai également découvert de nouvelles façons de penser le travail.
Aujourd’hui, je partage ces découvertes à travers des documentaires, des bandes dessinées, des expositions photo, et des événements. Si je devais définir mon métier, je dirais que je suis avant tout auteur, bien que je me consacre également à la réalisation de documentaires et à l’animation de conférences.
Quels sont les leviers principaux de motivation au travail que vous avez identifiés ? Y observez-vous des différences générationnelles ?
Trois leviers principaux émergent au-delà de la rémunération et des avantages liés au job : l’environnement de travail, qui englobe le lien social et la flexibilité ; la nature de la tâche et son exécution, valorisant l’apprentissage, la créativité et
l’autonomie ; et enfin, la mission : ressentir son utilité et contribuer à un projet significatif. Contrairement aux idées reçues, les motivations semblent dépasser les clivages générationnels, pointant vers un changement de paradigme plus que de génération.
Vos voyages ont-ils révélé des méthodes de travail spécifiques à certains pays ?
Plutôt que des différences nationales ou culturelles, j’ai observé que les pratiques varient en fonction des cultures d’entreprises et de la personnalité de leurs fondateurs. Cela dit, il existe une distinction entre les approches individualistes, typiques des pays occidentaux, où l’on travaille juste ce qu’il faut pour se créer une vie de loisirs et les approches collectivistes, comme en Asie, où le travail est une fin en soi. On peut aussi souligner l’approche des pays scandinaves, qui montrent peu de présentéisme.
Quel lien faites-vous entre la quête de sens au travail et la formation des collaborateurs ?
L’apprentissage, un levier de motivation, joue un rôle clé dans la quête de sens au travail. Les collaborateurs sont en quête d’entreprises où ils peuvent se développer et apprendre. La réflexion sur ce qui nous motive à travailler, au-delà du salaire, est cruciale pour répondre à cette quête de sens et la question doit se poser très en amont. Dans quel environnement ai-je envie de travailler ? Où vais-je me sentir utile ? Est-ce que je souhaite voyager ? Est-ce que je vais être mis en avant ? Ces questions sont très importantes pour trouver un sens au travail.
Quelles évolutions anticipez-vous pour le futur du travail ?
Les évolutions futures s’articulent autour de la gouvernance d’entreprise, la réduction du temps de travail avec la semaine de 4 jours, l’adoption du télétravail et l’intégration de nouvelles technologies, comme l’IA, qui va “augmenter” le salarié.
L’expérience collaborateur individualisée devrait également prendre de l’ampleur, répondant ainsi à des besoins spécifiques et variés.
Quel rôle jouent les soft skills dans ces évolutions ?
Les soft skills deviennent indispensables face à l’automatisation et ne peuvent pas être remplacées par la machine. Dans un monde multiculturel, les compétences comme l’empathie, la créativité, et la capacité de réflexion deviennent cruciales pour compléter les hard skills. L’investissement dans les soft skills est certainement celui le plus rentable aujourd’hui dans le monde de la formation.
Comment imaginez-vous la formation du futur ?
La formation de demain sera continue, personnalisée, et intégrée au quotidien des collaborateurs, profitant des avancées en IA pour proposer des parcours sur mesure. La transmission des connaissances, y compris de manière intergénérationnelle, devrait revenir sur le devant de la scène et jouer un rôle essentiel pour enrichir l’expérience d’apprentissage. On a tous quelque chose à apprendre de l’autre, la formation passe par l’humain et pas uniquement par le digital.
Un cliché sur le monde du travail que vous souhaitez démentir ?
L’idée réductrice des RH comme simple fonction support est fausse. La pandémie de Covid-19 a révélé son rôle stratégique, soulignant l’importance et la grande transformation de cette fonction au cœur des entreprises.